Un article publié en mars sur le blogue Network Point Zero et abondamment repris par la suite met en perspective plusieurs éléments sur l’ascension d’Emmanuel Macron et pose la question : Emmanuel Macron a-t‑il été ciblé par la CIA ?
Tout part d’une révélation de Wikileaks, le mois dernier. Julian Assange a révélé qu’en 2012, la CIA avait demandé à la NSA de suivre de près la campagne présidentielle française. Le futur ministre de l’Economie apparaît dans un courriel de Hillary Clinton en 2012. Alors banquier, il est déjà qualifié de futur haut fonctionnaire au ministère de l’Economie, ce qui pourrait signifier ministre.
Comment un simple banquier d’affaires français alors inconnu peut‑il intéresser le secrétaire d’Etat américain ? Peut-être parce qu’il n’était pas si inconnu. Le parcours d’Emmanuel Macron depuis sa sortie de l’ENA est émaillé de rencontres avec des représentants de la super classe mondiale, relais de l’influence américaine. Ainsi, en 2004, est-il repéré par Jean‑Pierre Jouyet alors à la tête de l’Inspection des finances. Proche à la fois de Nicolas Sarkozy, de François Fillon et de François Hollande, Jean-Pierre Jouyet est aujourd’hui secrétaire général de la présidence de République. Or à l’époque, Jouyet est aussi le président du conseil de surveillance de l’Institut Aspen France – il en est devenu le président d’honneur –, qui, comme il le dit joliment, « privilégie les débats à huis clos » entre grands de ce monde partageant les mêmes « valeurs humanistes ».
Or l‘Institut Aspen est une émanation de la NED, la National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie), qui est un vecteur d’influence des Etats‑Unis dans le monde. Parrainée par les Démocrates, les Républicains et les principales multinationales, elle pratique, en fait une véritable ingérence dans les affaires politiques nationales en faisant la promotion systématique des alliances droite‑gauche contre les populismes. La NED finance plusieurs organismes dans le monde, dont l’Aspen, dont la branche française avait mis au point une stratégie d’éducation des cadres de droite et de gauche après la victoire du non au référendum de 2005.
Macron serait‑il l’un de ces cadres ? Plusieurs éléments vont dans ce sens.Jouyet pousse d’abord Macron pour intégrer la commission Attali pour la « libération de la croissance française », où socialistes et libéraux communient dans un européisme assumé. Macron y rencontre Serge Weinberg, de la Trilatérale, et François Henrot, membre du conseil d’administration de la French‑American Foundation, qui le recrute à la banque Rothschild en 2008. Quatre ans plus tard, c’est sous l’impulsion de Jouyet que Macron devient secrétaire général de l’Elysée, puis ministre de l’Economie et des finances.
Outre ce beau faisceau d’indices concordants, on peut constater que le programme économique d’Emmanuel Macron reprend les principales orientations de la NED. Ainsi, son emploi récurrent du mot progressisme, son ambition de dépasser la droite et la gauche contre les populismes, et, surtout, sa proposition de création d’un ministère européen du Budget sont directement inspirés des propositions de la commission Attali en matière de gouvernance mondiale. Mais peut-être tout cela n’est-il que coïncidences.